Une pensée pour Erhard Loretan qui vient de quitter nos sommets pour s'en aller sur d'autres échelles toutes aussi vertigineuses......
Une pensée pour ma grand-mère qui l'avait connu et nous en avait toujours parlé avec beaucoup d'émotion et de respect.
Mes origines maternelles remontent parfois lors de tels évènements. Elles sont montagnardes et s'ancrent dans l'âme comme de véritables hameçons.
La Haute Montagne est pour moi aussi attirante que répulsive.
Cette vie-ci m'a légué un vertige incommensurable qui ne m'a laissé d'autre choix que les yeux pour me mesurer à de tels pics.
Je pourrais vous coucher les yeux fermés ce sommet graniteux
Le Bietschhorn
Gamine je le prononçais le Pied d'Schorn...... D'ailleurs c'est une montagne tellement parfaite que c'est exactement celle-là que tous les enfants dessinent!
Cette vue je l'ai eue durant une grande partie de mon enfance qui dès que je mettais un *pied dehors* depuis le village d'Unterbäch, berceau de ma famille, elle me faisait du grain......
Je t'aime, moi non plus......
C'est un autre sommet, voisin du Bietschhorn, le Grünhorn qui a eu raison du lutin Loretan...........
Autel des alpinistes et sentinelle
du Valais
Le Bietschhorn
Apre rocher cuirassé de glace, le
Bietschhorn affiche une beauté farouche
qui ne peut laisser le spectateur
indifférent. Et l’alpiniste, encore
moins : nombreux sont ceux qui ont
laissé leur trace sur les flancs et arêtes
de cette montagne.
Le sommet le plus en vue du Valais ? Ce
n’est pas le Cervin, montagne la plus célèbre
au monde, quoique reléguée au
fond du val de Zermatt. C’est le pic solitaire
s’élevant à proximité de la vallée
principale, et qui se nomme le Bietschhorn.
Il appartient aux Alpes bernoises
mais se situe en Valais. On l’appelle roi
du Lötschental, mais il domine aussi
bien la vallée du Rhône entre Viège et
Martigny. N’atteignant que 3934 m d’altitude,
il en impose pourtant davantage
que bien des sommets dépassant les
4000 m. Pour le vaincre, même les voies
les plus évidentes sont longues et difficiles.
Depuis 2001, il appartient au patrimoine
naturel mondial de l’Unesco Jungfrau–
Aletsch–Bietschhorn, la première
réserve du genre dans tout l’arc alpin.
Les alpinistes, naturellement, vénèrent le
Bietschhorn depuis bien longtemps.
« Une vraie ruine granitique »
Leslie Stephen, un noble Anglais de
l’époque héroïque de l’alpinisme, était
l’un de ses admirateurs. Le 13 août 1859,
il réalisa avec les indigènes Joseph
Ebener, Johann et Anton Siegen la première
ascension par l’arête nord. On lit
dans l’Alpine Journal, journal du club alpin
anglais, ce qu’il en a retenu : « Avant
et après cette ascension, j’ai souvent posé
le pied sur un sommet inviolé. Mais je
doute qu’aucun d’entre eux le dispute en
sauvagerie à l’arête sommitale du Bietschhorn.»
Le Bernois Edmund von Fellenberg,
qui gagna et parfois perdit tant de
duels contre les Britanniques, ne sut pas
non plus résister au Bietschhorn. Le
19 août 1867, il entreprit avec ses guides
la deuxième ascension et première escalade
par l’arête ouest. Le jugement qu’il
en donna dans L’Echo des Alpes, bulletin
annuel du CAS, ne fut pas particulièrement
enthousiaste : « Une vraie ruine
granitique ». Ce qui n’empêcha pas les
alpinistes de poursuivre le pèlerinage du
Bietschhorn, comme le professeur de
droit et bibliothécaire allemand Karl
Schulz, qui en vainquit la paroi sud.
Un auteur prolixe et alpiniste audacieux.
Tiré de Erbe der Alpinisten, de Daniel Anker
Un lien internet pour en savoir un peu plus
http://alpen.sac-cas.ch/fr/archiv/2006/200611/af_2006_11_04.pdf